Né à Nîmes en 1936, Claude Viallat étudie aux Beaux-Arts de Montpellier de 1955 à 1959, puis aux Beaux-Arts de Paris entre 1962 et 1963. Très vite dans les années 1960, après avoir brièvement exploré les genres classiques de la peinture, il manifeste de l’intérêt pour des matériaux alternatifs, humbles, d’ordinaire peu mis en valeur.
En 1966, Viallat commence à travailler à partir d’une forme neutre, proche d’un haricot, d’un osselet : immédiatement reconnaissable, elle prend valeur d’estampille. Appliquée au pochoir, elle peut être répétée à l’envi ; déclinable à l’infini, elle est pour l’artiste le point de départ d’infinies possibilités d’explorations de la couleur et de la matière. Au-delà de la peinture, Viallat s’essaie à une variété de procédés, comme la brûlure ou le tampon. En même temps qu’il abandonne la figuration, il privilégie la toile libre, sans châssis.
Ces recherches mènent à la constitution, en 1969, du groupe Supports / Surfaces, dont Claude Viallat est l’un des membres fondateurs aux côtés de Vincent Bioulès, Daniel Dezeuze et Patrick Saytour. Les membres du groupe sont convaincus qu’une œuvre doit pouvoir ne faire référence qu’à sa propre matérialité ; mettant en question l’utilisation d’une toile, d’un châssis, ils utilisent des matériaux de récupération, et peignent notamment sur des bâches industrielles, des sacs de farine, ou encore des draps.
Si le groupe se dissout en 1971, ces questionnements, directement liés à une réflexion sur le geste créatif et le statut d’œuvre d’art, continuent à émailler la production de Claude Viallat. Reconnue internationalement et exposée dans le monde entier, l’œuvre de Claude Viallat est aujourd’hui intégrée aux plus grandes collections publiques : entre autres, celles du Centre Pompidou et du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, du MoMA à New York, du Musée des Beaux-Arts de Montréal, ou du National Museum of Art d’Osaka. Claude Viallat a représenté la France lors de l’édition 1988 de la Biennale de Venise.
